C’est en 1976, que j’ai écouté pour la première fois le santur joué par Varzandeh, la sonorité de son instrument et son art de jouer m’a très vite séduit :

Rezâ Varzandeh (1926-1976) fut un célèbre autodidacte, Il jouait avec des mezrâb nus et sans anneaux qu’il tenait un peu comme une cuiller ; il munissait son instrument de cordes en acier des deux côtés. Le son de son santur était immédiatement reconnaissable : il utilisait une technique bien peu académique consistant à laisser traîner son mezrâb au contact de la corde, produisant ainsi un bourdonnement caractéristique. Varzandeh était une grande personnalité atypique, un original créatif au sens du rythme très aiguisé, un improvisateur redoutable qui s’appuyait sur des changements de rythmes et de tempos. Les musiciens qui devaient participer à des séances d’enregistrement à la radio redoutaient de devoir l’affronter lors d’une improvisation. Varzandeh ne jouait pas suivant un radif connu, préférant les pièces rythmiques. Hasan Nâhid (né en 1943 joueur de ney, disait à son propos : « Son instrument était vraiment bizarre, c’était un grand santur avec une base courbe. Ses baguettes étaient lourdes et ressemblaient à des cuillers… Il connaissait très bien le rythme et le changeait de 6/4 vers 6/8 ou 6/16… Il ne s’arrêtait jamais pour accorder son instrument. Il l’accordait en jouant, en déplaçant les chevalets ». Pâyvar disait de lui qu’il jouait du santur à sa façon mais qu’il jouait très bien. Il est décédé à l’âge de 50 ans, alors qu’il était en train de jouer.

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