Le terme chahâr’mezrâb (traduction littérale : quatre frappes) a pour origine une mélodie que les maîtres jouaient sur le târ ; le musicien commençait cette mélodie par quatre frappes particulières ; les deux premières touchaient les cordes blanches (aiguës) de l’instrument, la troisième se faisait sur les cordes jaunes (graves) et la dernière utilisait ces quatre cordes ensemble. Le chahâr’mezrâb débute toujours par un pâyeh, thème de base de cette forme musicale. Le pâyeh constitue une sorte de repos pour le musicien et lui offre aussi un refuge s’il se trouve à court d’inspiration. Pour improviser, Le musicien choisit au départ un tempo, puis il ajoute au pâyeh des phrases et constructions mélodiques toutes en relation avec ce même pâyeh. Dans tout radif, chaque dastgâh possède un chahâr’mezrâb qui porte le nom de ce dastgâh. AbolHassan Sabâ (1902-1957), plus haut en photo, Habib Somâ’i (1901-1946) et Farâmarz Pâyvar (1932-2009) sont les trois maîtres qui ont le plus contribué au développement de cette forme musicale qui autorise, encore actuellement, un espace pour créer des compositions à l’intérieur du radif. Les rythmes utilisés pour les chahâr’mezrâb sont les 6/8, 6/16 et 3/8.

Les reng sont généralement des pièces gaies et de courte durée qui s’exécutent comme conclusion dans le développement d’un dastgâh. Le reng était auparavant accompagné par une danse. C’est aussi une forme qui permet la création de compositions.

Le tasnif est une forme qui s’est récemment introduite dans le système des dastgâh, plus particulièrement après 1915. Mais le terme tasnif existe au moins depuis deux siècles dans le monde musical. En effet, beaucoup de chansons populaires ou humoristiques dont on ne connaissait pas l’auteur, passaient ainsi de bouche à oreille à travers le temps et la société, comme le tasnif Abji Mozaffar (qui se moque de Mozaffareddin Shâh), le tasnif dénonçant le prix excessif du pain au temps de Nâser Ol-Din Shâh, ou encore le tasnif au sujet du problème du monopole du tabac détenu par les anglais à la même époque. Mais le tasnif sous une forme plus savante ne s’est réellement introduit dans le système des dastgâh qu’à partir de Ali Akbar Sheydâ (1843-1906) puis surtout de Aref ; notons que ces deux musiciens étaient en même temps compositeur et poète.

Le pishdarâmad (littéralement ‘’ce qui vient avant le darâmad) est un prélude mesuré qui peut servir d’ouverture lors d’un concert. Les rythmes utilisés sont en général les 6/4, 4/4, 3/4 et 2/4 avec un tempo lent, voire très lent. Cette forme n’est apparue qu’à partir de 1906 ; avant cette date, on jouait peut-être des morceaux en forme d’ouverture, mais ils étaient extrêmement courts. Première fois qu’un pishdarâmad fut joué par un groupe de musiciens à l’unisson, ce fut lors d’un concert organisé par l’Association de la Fraternité (enjoman-e okhovvat). Il faut souligner que la musique d’orchestre existait déjà à l’époque de Nâser Ol-Din Shâh mais sous l’influence du général Lemaire, donc pour des formes de musique occidentale. Les premiers grands compositeurs de pishdarâmad furent Darvish Khân (1872-1926), puis plus tard Roknoddin Mokhtâri (1887-1971).

Une autre forme rythmique utilisée lors de l’exposition d’un dastgâh est le zarbi. Un zarbi est une forme qui apporte de la variété et une détente au milieu d’un âvâz. Certains zarbi font partie intégrante du radif, d’autres sont des compositions.

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