Dans les années 1970, nous avons observé un retour vers la musique classique et vers les arts traditionnels, retour influencé par la culture française, sous la haute protection de Farah Pahlavi (Shahbanu) qui avait fait ses études en France

Dâryush Safvat (1928-2013), Nur Ali Borumand (1905-1976) et Mehdi Barkeshly (1912-1987), musicologue et acousticien, sont trois personnalités incontournables. Ils ont étudié et fait des recherches en France et en Allemagne. Leur influence historique est prépondérante.

Une autre génération est née sous la direction de Borumand (transmetteur du radif du tar et du setâr) et de Safvat (transmetteur du radif de Sabâ), à l’Université des Beaux-Arts de Téhéran. Ce sont nos maîtres actuels. Cette génération a eu le privilège de côtoyer ces grands maîtres qui étaient encore en vie. Plusieurs institutions ont été créées pour sauver la musique classique qui était tombée dans l’oubli à cause de la diffusion de musique légère à la radio (créée en 1940) et à la télévision (créée en 1959). La section de musique à l’Université des Beaux-Arts de Téhéran a été créée par Borumand et Barkeshly en 1965. Les étudiants devaient connaître quatre dastgâh pour obtenir leur licence. En 1968, Safvat créa le Centre de Préservation et de Propagation de la musique Traditionnelle Iranienne (Markâz-e hefz o eshâeye musiqi-e sonnati-e irâni).

Il y invita de grands maîtres de musique, comme Borumand, ainsi que plusieurs luthiers pour former les jeunes musiciens. En 1961, il y eut le premier congrès international de musique dans lequel on insista sur la nécessité de préserver la musique classique. En 1967, le premier festival de musique de Shirâz fut organisé. Entre 1975 et 1977, deux ensembles (Sheydâ et Âref) de musique classique furent créés par Mohamareza Lotfi et Hoseyn Alizadeh.

Dans les années 1970, avec la nouvelle intérêt en Europe à l’égard de la musique exotique ou traditionnelle, plusieurs étudiants européens vinrent en Iran pour apprendre la musique classique et furent ainsi porteurs de nouvelles théories susceptibles de la préserver. Dans un premier temps, les Occidentaux, avec Jean Baptiste Lemaire , imposèrent leur mode d’enseignement, par la suite, les partisans de la préservation de l’authenticité encouragés par des chercheurs occidentaux, défendirent le mode d’enseignement traditionnel, mais il fut impossible de contrer leur influence initiale de Lemaire.

Parmi les étudiants des Beaux-Arts et les grands santuristes de cette période, nous pouvons citer Rezâ Shafiân (né en 1941), Parviz Meshkâtiân (1955-2009), Mas’ud Shenâssâ (né en 1952), Pashang Kâmkâr (né en 1951), Majid Kiâni (né en 1941), Jalil Andalibi (né en 1951), Mandâna Mânizâdeh (né en 1953), etc.

Parmi eux, Meshkâtian est devenu très populaire et a influencé beaucoup de santuristes grâce au style particulièrement virtuose de ses compositions, tout en respectant l’esprit du radif.

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