Les musiciens qui entrent dans cette catégorie très large sont tous des solistes, accompagnateurs et compositeurs qui sont restés de tradition orale, mais qui se sont adaptés aux évolutions du 20ème siècle.Leur point commun est leur connaissance de la musique persane, notamment populaire, leurs improvisations sans toutefois avoir une connaissance complète du radif. C’est pourquoi leur style leur est resté personnel et ils n’ont pu transmettre leur savoir. Nous allons présenter quelques-uns parmi les plus connus :

Rezâ Varzandeh
Rezâ Varzandeh (1926-1976) fut un célèbre autodidacte, exemple type de notre quatrième catégorie. Il jouait avec des mezrâb nus et sans anneaux qu’il tenait un peu comme une cuiller ; il munissait son instrument de cordes en acier des deux côtés. Le son de son santur était immédiatement reconnaissable : il utilisait une technique bien peu académique consistant à laisser traîner son mezrâb au contact de la corde, produisant ainsi un bourdonnement caractéristique. Varzandeh était une grande personnalité atypique, un original créatif au sens du rythme très aiguisé, un improvisateur redoutable qui s’appuyait sur des changements de rythmes et de tempos. Les musiciens qui devaient participer à des séances d’enregistrement à la radio redoutaient de devoir l’affronter lors d’une improvisation. Varzandeh ne jouait pas suivant un radif connu, préférant les pièces rythmiques. Hasan Nâhid (né en 1943) , joueur de ney, disait à son propos : « Son instrument était vraiment bizarre, c’était un grand santur avec une base courbe. Ses baguettes étaient lourdes et ressemblaient à des cuillers… Il connaissait très bien le rythme et le changeait de 6/4 vers 6/8 ou 6/16… Il ne s’arrêtait jamais pour accorder son instrument. Il l’accordait en jouant, en déplaçant les chevalets ». Pâyvar disait de lui qu’il jouait du santur à sa façon mais qu’il jouait très bien. Il est décédé à l’âge de 50 ans, alors qu’il était en train de jouer .

Mansur Sâremi
Sâremi (1930-1999) est né à Racht. Après avoir travaillé quatre ans avec un santuriste dans la ville de Hamédân, il s’installa à Téhéran où il travailla auprès de Ahmad Ebrâhimi (élève du grand chanteur Banân), avec qui il apprit le répertoire vocal. Il travailla également quelques années avec Mortezâ Mahjubi et Borumand. Il fut soliste à la Radio.

Majid Nejâhi
Majid Nejâhi est né en 1934 à Téhéran. Il fut invité à la radio en 1958 et il a joua avec de grands chanteurs comme Akbar Qolpâyegâni (né en1933), Mahmudi Khonsâri (né en 1944), Abdolvahâb Shahidi (né en 1922) et Mohamad Rezâ Shajarian (né en 1940). Il trouvait que jouer du santur avec les mezrâb nus produisait une sonorité insupportable et qu’il fallait absolument les entourer de coton, comme le faisait en majorité les autres musiciens. Il jouait avec une main, et avec l’autre il appuyait sur les cordes pour obtenir un vibrato.

Milad Kiâ’i
Milad Kiâ’i est né en 1944 à Téhéran. Il commença son apprentissage à l’âge de huit ans avec son frère Iraj (élève de Sabâ). Il a composé beaucoup de pièces pour le santur ainsi que de la musique pour le cinéma. Il a également fait une carrière de comédien et a publié plusieurs livres.

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