On peut dire que la structure actuelle du santur iranien utilisé dans la
musique savante n’a pas changé depuis le maître Habib Somâ’i (1905-1946).
La caisse de résonance du santur standard (santur en sol) est un trapèze
isocèle dont les bases mesurent respectivement quatre-vingt dix et trente six
centimètres, la hauteur quarante cinq et l’épaisseur sept centimètres. Sur la caisse
sont tendues soixante douze cordes groupées quatre par quatre, les quatre cordes
s’accordant à l’unisson, soit dix-huit choeurs. Les cordes passent au-dessus de deux rangées de neuf chevalets ; la rangée de gauche supporte des cordes en acier de diamètre 0,38 mm et les chevalets de cette rangée sont placés au tiers de la
longueur de ces cordes ce qui permet de disposer d’une octave supérieure à gauche du chevalet ; la rangée de droite supporte des cordes en laiton de 0,40 mm qui s’accordent en général à l’octave inférieure des cordes en acier.

Les notes obtenues dans chaque rangée s’étendent de mi-1 à fa-2 pour la
rangée la plus grave de droite, de mi-2 à fa-3 pour la partie des cordes en acier se
trouvant au milieu de l’instrument, et de mi-3 à fa-4 pour la partie des cordes en acier se trouvant à gauche de la rangée des chevalet de gauche. L’étendue de l’instrument est donc légèrement supérieure à trois octaves.

Tout en gardant les mêmes proportions, il existe aussi des santur de dimensions différentes, le santur en do étant le plus petit et le santur en fa le plus grand. Notons que la note qui nous permet de repérer le type d’instrument
correspond à celle du troisième chevalet.

Les deux mezrâb, d’une longueur de vingt-deux centimètres, sont taillés en bois de noyer ou mûrier ; ils se tiennent avec les trois premiers doigts de la main et le mouvement de percussion prend son origine dans le poignet.

La majorité des joueurs de santur couvrent l’extrémité des mezrâb avec du feutre pour adoucir le son ; d’autres préfèrent utiliser les baguettes nues.

Tous les arts iraniens (tapis, calligraphie, marqueterie, mosaïque, architecture) affirment leur particularité par des formes, des motifs et des structures communs (rosaces, fleurs symboliques, ifs penchés, voûtes et arches stylisées).

Beaucoup de ces motifs se retrouvent dans les formes visibles du santur et de ses
baguettes et l’aspect actuel de l’instrument pratiqué en Iran possède une esthétique bien reconnaissable par son caractère iranien.

Dans le domaine des instruments traditionnels et pendant la première moitié du XXe siècle, c’est sans doute le santur qui s’est le plus transformé en relation avec le nombre très restreint de spécialistes et de maîtres de cet instrument.

Au début du siècle, le santur possédait deux rangées de douze chevalets, les cordes du santur de Ali Akbar Shâhi (1857-1923) étaient en soie, et l’instrument était souvent joué avec des baguettes (mezrâb) en acier. D’ailleurs, l’utilisation des cordes en soie, appréciées pour leur solidité, est à l’origine d’une expression ancienne en persan abrisham bahâ (le prix de la soie) qui désignait en fait le salaire que certains spectateurs donnaient au musicien.

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